Parlez nous de notre empreinte écologique autant que des indices boursiers!

Parlez nous de notre empreinte écologique autant que des indices boursiers!

J’apprends à l’instant à la télé que l’économie de l’Europe s’est contractée au dernier trimestre. Et la présentatrice fronce les sourcils car c’est une mauvaise nouvelle, évidemment. Pour ma part, je doute. Car je sais que plus l’économie croît, plus l’impact sur la planète empire. À moins que la croissance soit propre? Mais comment le savoir si on ne nous parle que de l’économie en chiffres désincarnés, et jamais en même temps de la santé de la planète?

Voilà une ignorance que les médias entretiennent pour l’instant en ne souhaitant que la croissance, sans jamais parler des impacts de cette croissance.

Mais ils finiront bientôt par dissiper cette confusion. Les populations de la planète souffrent en effet déjà de plus en plus de la dégradation de l’environnement, et ce sont donc les citoyens qui demanderont de comprendre ce qui se passe. Et ce ne serait pas très compliqué de les y aider. Tous les bulletins de nouvelles présentent déjà les grands indices de l’économie. Pourquoi ne présenteraient-ils pas aussi des indices tels que l’empreinte écologique moyenne des citoyens, la biodiversité, ou la production de CO2 per capita?

Je crois que ces indices de la santé planétaire intéresseraient autant, si ce n’est plus de gens que le Dow Jones ou le Nikkei. Et parmi ceux qui ont des enfants qui continueront de vivre sur cette planète, ces indices pourraient être une source de motivation forte pour changer des aspects de notre mode de vie, tant au plan individuel que collectif.

Dans nos médias, l’information sur l’empreinte écologique devrait avoir autant de place que les indices boursiers de chaque pays. À quoi bon comparer de jour en jour toutes les économies du monde si on ne prend pas la peine de comparer aussi de quelle manière chacune de ces économies hypothèque ou améliore l’avenir de nos enfants?

François Privé
Professeur de philosophie